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Artiste

François Bouillon

François Bouillon est né à Limoges en 1944, il vit et travaille en région parisienne.

Artiste autodidacte, il fréquente, enfant, l’atelier de son grand-père peintre, puis collectionne des objets d’art africains et océaniens. À travers de nombreux voyage, il s’intéresse aux signes et symboles primitifs d’une culture universelle.

Par la pratique de techniques variées (dessin, peinture, photographie retravaillée, sculpture, installation…) l’utilisation d’éléments « premiers » (pierre, terre, feu, plume, os, branche d’arbre, métal, traces) et de formes récurrentes (spirale, point, cône, croix, inversions…) il crée une œuvre dans laquelle le processus de fabrication prend une part primordiale.

« L’énigme est peut-être dans le regard de celui qui observe. Car les dispositifs que je mets en place s’organisent souvent autour de règles similaires à celles d’un jeu. (…) Les éléments qui, tour à tour, sont signes, matériaux, formes, sont interprétables de diverses manières comme le sont les éléments d’un quelconque système divinatoire. »

Interview d’Anne Tronche, les cahiers 199 n°4, 19 centre régional d’art contemporain de Montbelliard.

Chez François Bouillon, artiste contemporain et collectionneur d’art premier, le geste moderne ne peut se séparer d’une empreinte primitive. Il s’accompagne d’une recherche de l’origine qui, par delà les développements historiques, proprement culturels, renvoie à l’humain dans ce qu’il a de plus nu.

Composée souvent de sept éléments, chacune de ses séries naît d’une histoire, d’une fiction ou d’un petit jeu rituel, aux allures de jeux de mots comme « inouï-inuit », et observe un code de règles établies. Caractérisé par une grande économie de moyens, son œuvre dessiné se décline dans des gammes de noirs et d’ocres et associe différents matériaux d’origine naturelle, tels que la terre, la pierre, le feu ou organique, ainsi que les plumes et les os, peut-être liés au milieu rural de son enfance. Elle met en scène des formes simples, « archétypales » c’est-à-dire des motifs que de nombreuses civilisations ont utilisés successivement et qui possèdent une qualité de permanence, essentielle à ses yeux.

Souvent géométriques, ces formes, qui comme deux Y inversés désignent l’être humain dans les cultures Inuit ou Dogon, sont aussi dotées d’un fort pouvoir d’évocation symbolique.

Procédant de signes d’abord accumulés avec une large part d’improvisation et de hasard avant d’être organisés, ces séries ne s’arrêtent que lorsque l’artiste pense avoir interrogé les sens multiples de l’énoncé jusqu’à le vider de toutes ses possibilités. Avec pour titre un calembour ou une litanie conçue sur le modèle des formules magiques créées par l’enfant pour conjurer sa peur du noir et de la nuit, elles se nomment « Mantique de tact », « Inouï inuit », « ok ko », « Me-le », etc.

Ses créations