Marc Nammour & Loïc Lantoine

FIERS ET TREMBLANTS

(saison passée)

Une création Scènes du Jura en coproduction avec La fraternelle.
Groupe en résidence de création à La frat’ du 10 au 14 janvier 2019 avec le soutien de la DRAC Bourgogne-Franche-Comté.

texte, chant MARC NAMMOUR
texte, chant LOÏC LANTOINE
basse, clavier JÉRÔME BOIVIN
batterie, pad THIBAULT BRANDALISE
guitare, clavier, MPC VALENTIN DURUP

Première à découvrir le samedi 19 janvier 2019 à 20h30 au Théâtre de Lons-le-Saunier.
A La frat’ les 13 & 14 décembre 2019 à 21h au café de la MdP.

MARC NAMMOUR
Artiste underground, poète proférant une parole libératrice, il fonde La Canaille à Montreuil en 2005. Franco-Libanais exilé dans le Jura ouvrier, grand amateur des textes d’Aimé Césaire et de Léo Ferré, esthète avide de rencontres tous azimuts, il ne se laisse enfermer dans aucune étiquette et poursuit une voie singulière dans le hip hop français.

Discographie sélective / projets

Albums avec La Canaille
2009 : Une goutte de miel dans un litre de plomb
2011 : Par temps de rage
2014 : La nausée 2017 : 11.08.73

Projets avec Serge Teyssot-Gay
2014 : Debout dans les cordages (d’après Césaire)
2014 : Interzone

Projet avec Tinariwen
2014 : Un homme qui crie n’est pas un ours qui danse

LOÏC LANTOINE
Poète, diseur, conteur, slameur, chanteur, rockeur, improvisateur, dans le style de Ferré, de Brel ou de Tom Waits, de la « chanson pas chantée », il est le fondateur du groupe Mon Côté Punk et tourne actuellement avec les 18 musiciens du Very Big Experimental Toubifri Orchestra.

Discographie sélective

Avec François Pierron et Les Loïc Lantoine
2004 : Badaboum
2006 : Tout est calme
2008 : À l’attaque (live)
2013 : J’ai changé

Avec Mon côté punk
2004 : J’y peux rien (EP)
2005 : Mon côté punk

NOTE D’INTENTION (Marc Nammour, mars 2018)

« Pour ma première création aux Scènes du Jura en tant qu’artiste associé, j’ai eu envie d’imaginer un pont entre la chanson française et le rap. Pas n’importe quelle chanson française et pas n’importe quel rap. Pour être franc, je n’aime ni la chanson niaise aux arrangements soporifiques, ni le rap commercial et son imagerie graveleuse. J’ai besoin de consistance, de textes travaillés, d’audaces musicales et surtout de créer libéré des codes ou des cases qui m’étouffent. La chanson comme le rap peuvent vite devenir des ghettos artistiques où les collaborations souffrent souvent de consanguinité. Besoin de m’extirper des normes établies et de défricher l’inconnu.

Je connais Loïc Lantoine sur disque depuis son premier album. Sa plume est une des rares qui me touche en français. Nous nous étions rencontrés une fois sur scène où nous avions mélangé son morceau Mauvais ouvrier avec mon texte L’usine au Bataclan en soutien au journal L’Humanité en 2010. Après cette improvisation mémorable, nous nous étions dit en loge que ce serait bien de retravailler ensemble un de ces jours… Ça se fera donc huit ans après et quelques albums de plus à nos compteurs respectifs au Théâtre de Lons-le-Saunier.

En effet, Loïc Lantoine viendra croiser son verbe au mien avec l’appui des trois musiciens de mon groupe La Canaille. Une ambiance musicale aux sonorités urbaines au service d’une parole poétique ancrée dans le réel. Des textes inédits écrits ensemble pour l’occasion qui feront écho avec ce que nous sommes, ce que nous refusons et surtout ce à quoi nous aspirons. Nous avons en commun les mêmes valeurs humanistes. Les petites gens sont nos héros ordinaires. Et si Loïc se revendique de la chanson pas chantée, qu’est ce que le rap si ce n’est aussi de la chanson pas chantée? Nous regardons le monde du même belvédère, fiers et tremblants.

Fiers de nos origines sociales modestes, fiers du chemin parcouru, fiers de ne pas céder à la bêtise ou à la facilité, fiers de vivre la main tendue avant le poing fermé, fiers de savoir reconnaitre sur le champ la beauté universelle.
Et tremblants parce que nous sommes remplis de doutes et d’incertitudes. Parce que nous sommes en recherche permanente et que nous avons plus de questions que de réponses. Parce que nous assumons pleinement notre ultra sensibilité, notre vulnérabilité à l’heure où dire cela passe pour un aveu de faiblesse.

Et nous savons que notre société ne fait pas de place pour les faibles, elle les croque. Elle nous veut durs, forts, remplis de certitudes avec ce regard de gagnant. Elle aime le rire des vainqueurs.

Alors le 19 janvier sur le plateau de ce théâtre à l’italienne nous rendrons gloire aux perdants.
FIERS ET TREMBLANTS. »