Installation vidéo Quentin Maussang

"Politique de l'ennui (culture physique)"

DU 30 Octobre au 9 Novembre (saison passée)

À l’occasion du Mois du film documentaire

au café de la MdP en entrée libre
pendant les heures d’ouverture
du mardi au samedi dès 16h30 pendant les vacances, sinon dès 18h
+ le dimanche de 16h à 20h

« Politique de l’ennui (culture physique) »

On entend sans cesse que « la crise » n’offre aucune perspective d’avenir. En particulier pour notre pauvre jeunesse désoeuvrée. Et il semblerait que l’ennui accompagné d’une certaine frustration due au fait que l’on nous intime de travailler alors qu’il n’y a pas de travail, tout cela ferait que les gens pour se sentir vivants partent faire le djihad ou font des zad ou d’autres choses qui ne correspondent pas à l’idéal de société que nous vend les médias. La croissance est sur toutes les lèvres, et c’est justement le sentiment de la vacuité de la vie qui croit. Pensez que ces images ont été tournées autour de l’an 2000. C’est une époque où très peu de gens mangeaient bio et seul le tabac était cancérigène. La planète n’était pas encore complètement en train de mourir à cause de la pollution, mais rappelons-nous: au passage à l’an 2000, on craignait un bug informatique qui risquait de tout détraquer, de peut être même déclencher par erreur toutes les bombes nucléaires du monde. L’Avenir reposait déjà sur les épaules des machines. Pourtant, vous pourrez voir dans ces images, le témoignage d’une époque malgré tout récente, où les jeunes pour combler le vide n’avaient même pas de téléphones intelligents.

Une sélection de vidéos filmées par Quentin Maussang dont le seul fil conducteur est de saisir des tranches de vie d’une bande de copains, la sienne. Cela durant sa jeunesse, c’est-à-dire il y a presque 20 ans.
Les discussions, les parties de jeu, les plaisanteries d’adolescents, les balades en moto à travers la campagne se succèdent en vrac dans une alternance de plans larges-rapprochés, courts-longs, zooms, travellings… Toutes les séquences ont été tournées en dehors du temps « de travail », le soir, le week-end, ou pendant les vacances scolaires.
Dans cette dizaine d’heures de vidéo qui égrainent des situations que l’on pourrait qualifier de banales mais qui disent tellement de la réalité quotidienne de nos vies (ex: ouvrir une porte), quelques détails permettent de situer les images dans la grande Histoire, comme les larmes de Ségolène Royal le 21 avril 2002 à la télévision.
Les coupes de cheveux des protagonistes changent et les saisons passent, le temps poursuit implacablement son cours … mais en l’an 2000.

Quentin Maussang est né à l’Isle-Adam dans la campagne francilienne. Au lycée, il prend l’option Arts plastiques et se met à la peinture. Parallèlement, il demande un caméscope VHS à Noël et entreprend de filmer sa bande d’amis, effectuant ainsi une sorte de longue chronique adolescente où l’ennui de jeunes banlieusards rivalise avec les beautés de la vallée de l’Oise. En 2003, il descend à Lyon pour suivre le cursus de l’école nationale des Beaux-Arts. Là, il développe son travail de vidéaste où il intègre les notions de montage et de fiction à la veine surtout documentaire de ses précédentes réalisations mais continue de faire appelle à ses amis devant la caméra. De plus, il commence à pratiquer la performance et la chanson. Son travail dans ces trois domaines lui permet d’éprouver la flexibilité d’un récit en jouant sur les digressions, les changement de rythmes ou de tons. En 2009, il obtient son diplôme DNSEP. Il a exposé dans divers lieux en France et à l’étranger.
Depuis deux ans, il réalise une web-série sur youtube, « la grande peur », à découvrir ICI.